De Tressaint à Rome : une aventure hors du commun...

Notre blog retrace notre périple de Tressaint (Côtes d'Armor) à Rome. Nous sommes partis fin avril 2008... Nos pieds et nos pattes nous conduiront-ils jusqu'à la tombe du pape Jean-Paul II à Rome, but de notre pèlerinage ? Suivez-nous tout au long de cette aventure !

mardi 26 août 2008

ça monte... ça descend...

Il y a eu le Massif Central pour nous mettre en jambes, les Alpes pour nous muscler, et maintenant il y a la Ligurie pour nous crever ; ça monte, ça descend, ça monte, ça descend, etc... sur des dénivelés très courts, et c'est plutôt raide. Rome ça se mérite, et ce n'est pas du gâteau, mais ce n'est tout de même pas le cap-horn, quoi qu'à certains moments...

Voilà maintenant quinze jours que nous n'avons pas pu nous reposer, car rien ne s'y prète, alors nous marchons encore et encore. Peut-être un camping dans trois jours, sauf peut-être si une fois de plus est fermé. Les Italiens ont pris le relais des Français, il y a tant de gestes d'amitié, que le blog ne peut pas suffire, nous en reparlerons plus tard.

Jeudi passé, nous arrivons à Lesegno, un petit village Piémontais, le téléphone sonne et c'est notre neveu, sa femme et sa fille qui viennent nous faire la surprise. Ce fût une journée bénie riche de simplicité et d'affection. Vendredi midi, nous mangeons assis sur un banc, soudain une voiture s'arrête, deux messieurs à l'intérieur dont un qui parle parfaitement le français. Ils sont restaurateurs au village d'à côté, ils nous ont vus sur la Stampa, le journal national italien. Ils nous invitent à manger, ce que nous refusons poliment car les ânesses ne sont pas autorisées au restaurant... Ils reviennent donc 20 minutes plus tard alors que nous entamons un plat de tomates du jardin offertes bien sûr, avec spaghettis bolognaises chauds, des gâteaux, du pain, et 12 bouteilles d'eau gazeuse. Heureusement qu'il y a ces moments d'amitié car ce n'est pas toujours facile, et la route certains jours paraît bien longue.

Côté pratique, heureusement que notre neveu est venu, car on avait presque plus de gaz, et la commercialisation des nouvelles bouteilles camping gaz ne sont pas encore au point. Deuxième chose : une de mes chaussures commence à lâcher, vu le prix elles sont garantie six mois, mais combien de kilomètres ? Troisième chose : nous recherchons une machine à laver, si possible à pédales et sur roulettes...

Nous sommes aujourd'hui à 10 jours de la verticale de Gênes (Genova).
Cette semaine , nous allons vers Gênes (Genova), en passant par Pontinvrea, Urbe, Masone, et Pontedecimo.

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Amitiés à tous, et à bientôt !

lundi 18 août 2008

Buongiorno !

Depuis maintenant cinq jours, nous marchons sur les routes italienne, nous sommes dans le Piémont. Les gens sont accueillants et très intéressés par ce que nous faisons modestement.

Nous ne connaissons pas la suite, mais si cela continue comme ça, nous resterons un an de plus ! Nous sommes venus de nombreuses fois en Italie, mais il faut avouer qu'avec les ânes, le contact est différent. Lorsqu' nous sommes passés au col de l'arche (col de la madeleina pour les italiens) les appareils photo crépitaient, nous pensons que les Asini (ânes en italien) venant de Bretagne ne sont pas monnaie courante ici.

Cette traversée des Alpes fût relativement difficile, mais dans l'ensemble, cela s'est bien passé. Les voyants étaient au rouge sur la route, et au passage, dangereux. A savoir, sur cinq kilomètres de corniche, interdit aux piétons, risques et chutes de pierres, mais notre bonne étoile veillait. Pas un seul camion (notre hantise avec les motos) durant ce passage. Nous campons sauvagement à un kilomètre du col côté italien, le matin, c'est gelé. Deux jours après il y avait de la grêle, ouf ! Dans la nuit, les ânesses se prennent pour des moutons et escaladent la montagne. Vers 4H du matin, elles sont punies et finiront la nuit au piquet, attachées. Je l'avais déjà remarqué, mais contrairement à ce que l'on pense, les italiens sont sages au volant, et cela nous change des derniers jours.

Ici, beaucoup de gens parlent français. Merci aux amis de Ponte Bernardo, à Sergio et Ivania, Carmelo le sicilien, Jiuseppina, Sonia, et Jaakob qui ce jour du 15 Août nous ont ouvert grand leur maison. Tout ceci, grâce à la voisine (qu'elle me pardonne mais j'ai oublié son prénom) qui gardait nos ânes pendant la messe et le repas. Au départ, presque tout le village était là. Ces moments là, nous en avions vécu en France, mais ne pensions pas qu'en Italie cela se reproduirait. Seul un livre pourra essayer de faire transpirer ce que nous vivons, de bon comme de mal, car nous avons tellement de belles choses à raconter...

Mais revenons à nos chères ânesses, le 15 Août au soir, nous nous arrêtons à Vinadio, un très joli petit village au camping bondé, mais nous trouvons un endroit avec de l'herbe. Une fois installés, un concert rock démarre (un de plus, on est vraiment spécialistes, mais ce n'est pas faute d'aimer le rock...) jusqu'à 3h30 du matin. Ouf ! enfin, l'on va pouvoir dormir. Mais vers 4h, je me lève, réveillé par les joyeux fêtards qui rentrent au camping, et plus d'ânesses ! où sont-elles ? Elles vont de tentes en tentes dans cet immense camping. Je réveille madame, qui bien sûr ronchonne, et nous ramenons vaille que vaille nos très chères ânesses. On les rattache bien sûr. Ce qui est drôle c'est qu'un monsieur sortant de son camping-car à peine éveillé se frotte les yeux ; mais non, il ne rêve pas, il y a bien 4 ânes qui se promènent à 4h du matin dans un camping...

Cette semaine nous allons, vers Mondovi, dans le golfe de Gennes. Et savez-vous de quoi je m'occupe ? de trouver un maréchal ferrant !

Buon journo à tous !

Coup de chapeau à Thomas et l'équipe de la DSV (Direction des Services Vétérinaires) de Guigne qui ont fait pratiquement 200km dans la journée pour nous apporter nos papiers, ils ont été super sympa.

dimanche 17 août 2008

Nous sommes passés !

Le mardi 12 aout à 13h58,
Mirabelle, Nougatine et Simba,
tout ce petit monde a gagné le respect
car après 1200 km, et presque 4 mois de marche sur les routes de France,
ils sont arrivés au col de l'Arche.

A partir de maintenant nous marchons sur les routes Italiennes !

Adios la Francia
Buongiorno Italia

lundi 11 août 2008

La peur de l'étranger

Barcelonette :
très jolie petite ville d'où des hommes et des femmes sont partis faire fortune dans le textile au Mexique au 19e siècle.
Ils sont revenus au pays à l'heure de la retraite, ils ont fait construire des maisons dans le style du pays des colons mexicains.
Beaucoup ont parait-il mangé la grenouille et ont fini dans la misère, devenant des marginaux.

Malheureusement pour nous, en dehors d'un fermier qui a fait ce qu'il pouvait pour nous aider, et le docteur Boiville (le vétérinaire) qui a contrôlé l'état de santé des ânesses et qui a été d'une efficacité et gentillesse remarquables, rien ici dans cette ville ne nous a incité à rester.
Nous faisions tâche dans le décor, donc dans un pareil cas, nous secouons nos sandales, et repartons.
Quelques kilomètres plus loin, à Jausiers, malgré certaines difficultés, nous aurons un bon champs pour les filles, de la voisine une machine à laver, et de l'eau. Et surtout un sourire, car cela nous manquait depuis quelque temps. Le pays est rude, alors on se protège de l'étranger comme l'on peut. A noter qu'en passant hier à Sanières, une famille est venue nous apporter de l'eau fraîche pour tout le monde.

Nous somme aujourd'hui dimanche 10 août à environ 25km du col de l'Arche, donc de l'Italie.
Si tout va bien, nous devrions passer dans trois jours maintenant. Il faut savoir qu'entre les Glezelles et Meyronnes, il y a des chutes de pierres, et c'est en principe interdit aux piétons. Ce qui fait que nous devrions être amenés à dévier un peu notre route, mais nous verrons cela sur place.

Nous sommes maintenant au coeur du problème, comme bientôt il y aura le barrage de la langue, comment réagirons nos amis italiens par rapport aux SDF que nous sommes devenus ?
Je sais qu'en Italie, il y a des amis qui nous suivent, ils sont de Sardaigne, de Pise, de Véronne...

Quant aux animaux, ils vont bien. Certes, ils souffrent un peu de la chaleur, mais ici les nuits sont fraîches.

Amitiés à tous, les Pierdan.

dimanche 3 août 2008

Tout va bien !


Aujourd'hui dimanche 3 Août, nous sommes à La Saulce, environ à 6km de la verticale de Gap. Ce qui fait que dans une semaine, nous serons à Barcelonette, à trois jours de l'Italie.

Là bas, nous devons voir le vétérinaire pour les ânesses, qui fera une déclaration de bonne santé visé par les services officiels, pour que nous puissions ramener nos filles en France. Nous en profiterons pour faire une escale technique d'environ trois jours.
Voici pèle-mêle ce qu'il nous faut à Barcelonette : un bon champs pour les filles, une machine à laver (pas pour les filles), un laboratoire pour quelques analyses de contrôle périodique, une douche et des sanitaires à proximité du champs des filles, une température raisonnable (on va dire entre 25 et 30° au soleil, se serait bien) ce qui entraînerait une température normale du goudron pour qu'il ne fonde pas, et ça c'est bon pour les patounettes de Simba et les sabots des filles. Croyants, à vos chapelets ! Pour les autres, une pensée pour nous ce sera bien.

40° au soleil, c'est en gros ce que nous avons, nous nous levons vers 7h et partons vers 9h30 (eh oui, les vieux, il leur faut du temps pour se préparer). En gros, le matin, nous faisons 10km. Après une heure de pause à l'ombre, les ânesses sont débarrassées de leurs bagages, nous repartons pour 2h de marche environ alors que la cagna est au zénith, les maison sont fermées, c'est l'heure de la sieste, et toutes les maisons sont fermées, mais nous les gens du nord ne sommes pas habitués à cette pratique, alors nous marchons. Un exemple : nous arrosons les filles sur la tête et l'encolure avec un seau d'eau bien plein. En 5mn elles sont sèches.

Les côtés hards de la semaine, il y en a : difficile d'empêcher ces demoiselles de marcher là où il ne faut pas. Donc le goudron fondu, si possible avec des petits graviers, c'est un bonheur pour elles.
Par contre pour moi le soir, impossible de leur enlever ce magma qui recouvre toute la fourchette du sabot. Tout est dur, et même le cure-pied ne suffit pas. Un seul remède : le Maréchal Ferrant. De toutes façons, il fallait se mettre au clair.
C'est ainsi que Christian, le maréchal de Menetier est intervenu avec une générosité et une gentillesse qui nous ont touché. Et cela grâce à Denis, le directeur du centre équestre de Ventavon. Maintenant, nos chères ânesses sont sur la corne, ce qui veut dire plus de fers, nous en sommes à environ 1200km.

Mardi 29 juillet, nous sommes à Beaurières, au pied du col de Cabre (1180m). Alors qu'elle garde les ânesses pendant que je suis parti repérer un champs pour la nuit, Danielle se fait impressionner par des hommes du village qui lui disent que monter au col par la grande route, c'est dangereux, qu'il y a beaucoup de circulation et qu'il vaut mieux passer par le GR. Bien.
Après un orage conjugal, nous passerons par la grande route sans aucun problème.
Bilan : 10km en 2h30 et des ânesses, chien et individus en pleine forme.

Deuxième exemple de ce côté hard de la semaine : alors que nous sortons d'un virage, un lot de voitures arrive en sens inverse. Le premier s'arrête carrément pour nous saluer, ce qui est gentil, mais dans un virage... Le second qui n'apprécie pas du tout, enclenche la première et furibard le double, en touchant la sacoche de Mirabelle. Courage fuyons. Quant au monsieur inconscient qui s'était arrêté, il comprend enfin que ce n'était pas l'endroit idéal pour faire un petit bonjour.

Cette semaine, nous avons été accueillis par Anne-Marie, Monique, Marie-Jeuneviève, Denis à la Baume, et par Marie-Thérèse et Paul à Lagrans, et une famille de la Saulce.

Message particulier : petit coucou à Nathalie, Stéphane, Nicolas et Valentin de Tressaint, ainsi que Monique de la rue Saint James.

Le mot de Mirabelle : pour les gens d'ici, je suis une ânesse de Provence. D'accord, elles ont la même robe, mais côté caractère trempé, elles ne font pas ce que je fais car pendant qu'elles se pavanent dans leur champs, moi je marche sous le soleil avec le chargement. Bien sûr la Danielle est gentille avec moi, mais c'est pas du gâteau cette traversée des alpes. Si seulement je savais ce que je fais ! Pierre a beau parler d'un certain Jean-Paul II et de Rome, j'avoue que je ne comprends pas tout. Nougatine non plus d'ailleurs car le soir, nous en parlons discrètement toutes les deux, mais chut ! c'est entre nous, car le Simba pourrait bien tout moucharder. Mais en dehors de la température (42°), que l'herbe se fait rare et bien moins verte que chez nous (heureusement qu'il y a le foin), que nous faisons 15 à 18km par jour, des côtes et des descentes, que le goudron fond etc... etc...


TOUT VA BIEN !


Bonne semaine à tous et surtout merci de nous suivre.

Les étapes à venir : les Tourniaires, Greolier, Saint vincent les forts, champanastay, les Thuiles, et Barcelonette.

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