De Tressaint à Rome : une aventure hors du commun...

Notre blog retrace notre périple de Tressaint (Côtes d'Armor) à Rome. Nous sommes partis fin avril 2008... Nos pieds et nos pattes nous conduiront-ils jusqu'à la tombe du pape Jean-Paul II à Rome, but de notre pèlerinage ? Suivez-nous tout au long de cette aventure !

jeudi 29 mai 2008

Une bien mauvaise rencontre

Lundi 26 : moral dans les baskets, le temps est maussade. Hier dimanche il a plu toute l'après-midi, et nous étions bloqués sous la tente. Ce soir, plusieurs refus d'hébergement, finalement, un céréalier nous accepte au bout du champ. Ce soir, je ne sais pas pourquoi, mais je caresse mon chien plus longuement que d'habitude. Est-ce un pré sentiment ?

Mardi 27 : il pleut et pleuvra toute la journée. Tout est mouillé. Heureusement, Simba a son petit imperméable. Nous arrivons à "Le Blanc" et sortons vite de la ville.

Toutefois, une entreprise de maçonnerie, le père et le fils avec une très grande gentillesse nous accueillent chez eux. Un hangar pour la tente, un bon pré pour les ânesses, nous sommes au sec. Le moral remonte.

Malheureusement pas pour longtemps. Un homme visiblement très dérangé prend sa voiture, et fonce sur Simba avec l'intention de le tuer. Il accélérera pour foncer dessus, le chien est heurté par la voiture, roule dessous, je le vois rouler plusieurs fois, je le crois mort. Un chien c'est une grande partie de nous-même. Mais c'est un vrai miracle, il s'en sort vivant. Des contusions mais rien de cassé, le vétérinaire est très optimiste. Quelques jours de repos, et ce sera bon pour lui.

Cependant, même si nos hôtes nous invitent à rester, nous devons continuer. Ils se proposent de le garder quelques jours et de nous le ramener lorsqu'il ira mieux. Finalement, Simba est parti à Chinon en convalescence pour 2 à 3 semaines, et nous rejoindra après.

Heureusement, nous sommes chez des gens charmants, très soucieux de nous aider. Nous vous en dirons plus sur eux la prochaine fois.

mardi 27 mai 2008

Lettre ouverte à Anne-Marie du foyer

Ma chère Anne-Marie,

jusqu'à Chinon, nous étions en terrain très connu, notre route avait été étoilée, grâce aux rencontres faites, prévues ou imprévues (notre séjour à Chinon fût ressourçant à tous les niveaux).
Mais le voyage continuant, il fallait bien repartir en direction de l'Île Bouchard. La communauté de l'Emmanuel avait bien voulu nous accueillir et surtout, une dame qui te ressemble énormément (physique et punch) nous voulons dire Thérèse. C'est un personnage. Et son mari Jacques qui nous rejoindra plus tard nous permettra de passer une soirée comme nous les aimons ; à savoir conviviales. Elle avait préparé le "frichti", chaud s'il vous plaît.
Il faut que je raconte une petite anecdote :
il y avait une messe à 18h30 en ville, au moment où nous allions partir, voilà que l'ânesse du père, Nougatine, enjambe la clôture non électrifiée et se met à se défouler (après 15km de marche !) dans le parc de la communauté. Sa joie faisait plaisir à voir, sauf pour Pierre qui a été privé de messe pour renforcer la clôture.
Le lendemain ce sera un accueil à Nouâtre chez Marie-Guilaine et Thierry, des amis de l'Emmanuel, et là aussi nous ferons une agréable halte. Toutefois nous considérons que tout se passe trop bien, c'est pour cela que le lendemain, Jeudi 22, nous ferons du camping sauvage à Buxeuil. Mais il nous manque la relation humaine, donc ce sera à éviter, mais malheureusement pas évitable.

Vendredi nous retrouvons cette chère Thérèse et Jacques qui nous ont trouvé un champs chez des personnes charmantes à la Petite Guerche.

Au départ du samedi matin, il pleut, voire même beaucoup au moment de bâter nos filles. Cependant, il nous faut partir, mais seulement voilà, les ânesses n'aiment pas être mouillées. A savoir, leur poils suffisent à évacuer l'eau reçue, mais si nous appuyons dessus, l'eau pénètre sur la peau. Et tout comme les chiens, elles n'apprécient pas.
De ce fait, ces demoiselles s'aplatissaient pour fuir cette sensation désagréable. Si nous les laissions faire, elles se seraient roulées avec tout le matériel, bonjour les dégâts ! Ce qui fait que nous avons dû marcher durant 5 heures sans s'arrêter, sous peine de roulades, donc pas de repas. Bien sûr nous avons voyagé, surtout le matin, sous la pluie.
A Chambon, un boulanger est ouvert ; au moins on aura du pain. Mais manque tout le reste. Eh oui, plus nous avançons dans notre pélé, plus nous découvrons la tristesse de nos villages : plus de commerçants, donc sans voiture, tu jeûnes. C'est aussi simple que ça. Heureusement quelques oeufs et des pâtes traînaient dans notre sacoche.

Dimanche, nous sommes à 5 kilomètres de Preuilly-sur-Claise, à pied cela fait 3 heures de marche, aller et retour, mais nous n'avons plus rien à manger. Dans ce désert d'humanité où chacun se cache pour ne pas nous voir, il n'y a pas de commerce et le téléphone ne passe pas ;
de plus, nous ne pourrions pas assister à la messe, et croyez-moi qu'en pélé c'est très important.
Au moment où Pierre allait se préparer pour faire ses 10 kilomètres, le téléphone sonne avec Thérèse au bout du fil : "Ne bougez pas les amis, nous venons vous chercher car nous allons à la messe à Preuilly, et vous pourrez faire vos courses. Lorsqu'ils arrivent, leurs mains ne sont pas vides...

Ma chère Anne-Marie, dans ta famille vous avez un gros défaut, je dirais même un très gros, c'est l'amour. Thérèse et Jacques, nous vous souhaitons un vrai et grand bonheur à vous et vos enfants. Chère Anne-Marie, devant nous reprenons la route sous la verticale de Châteauroux et Guéret. (Aujourd'hui, nous serons à la verticale de Loches-Limoges).

Nous t'embrassons très fort, amical bonjour à ceux qui nous suivent sur le blog, vous êtes notre soutien.

Nos étapes de la semaine prochaine : Tournon-Saint-Martin, Le Blanc, Bélâbre, Prissac, Chazelet, Eguzon-Chantôme.


Agrandir le plan

dimanche 18 mai 2008

L'Étape de Chinon

Aujourd'hui, c'est à nous les animaux de venir tailler une petite bavette avec vous.

Moi la blonde Mirabelle, hier je me suis fait tailler les sabots. Pour le moment, l'on ne me met pas de chaussures. L'infection que j'avais sur le dos est pratiquement terminée. Je me sens beaucoup mieux depuis que je marche, je m'assoupis. Le Trognon me dit que je fonds.




Nougatine : vous allez rire, mais hier le maréchal-ferrant est venu. Et je vous assure que lui et Pierre, ils en ont bavé pour me poser des fers. Ils ont mis plus de deux heures. Ah ça, je ne me suis pas laissé faire... ils ont transpiré - remarquez moi aussi - parce qu'il n'ont pas cédé. Aujourd'hui je regrette un peu mon comportement car finalement le maréchal était très gentil et surtout patient. Mais il fallait bien que je fasse voir que je suis une ânesse. Et tenez-vous bien, dans un mois, je sais qu'on va rigoler.

Simba, dit Trognon : depuis jeudi, je repose mes patounettes à Chinon. La cité de Rabelais est super chouette et Pierredan vont prendre des kilos... Mes copines ânesses ont un super champ. Elles aussi se refont une santé. D'après les Pierredan, on a fait plus de 300 km, je suis assez fier de moi. Je peux vous dire qu'on ne passe pas inaperçus : deux fadas avec deux ânesses et un toutou, ça se voit ! Mardi, nous repartirons vers de nouvelles rencontres. Cela me plaît bien, car on n'est jamais seul. Je crois savoir que nous serons hébergés à l'île Bouchard, grâce à Anne-Marie. Merci Anne-Marie.

Ah ! J'allais oublier ! Faut que je vous raconte : l'autre jour, les deux ânesses n'ont rien trouvé de mieux que de se rouler dans de la cendre. Elles étaient gris cendré et un gros nuage au-dessus d'elle, Pierre était très content !

Cette semaine, nous serons encore en Touraine, mais nous avançons au rythme de nos papattes.


Cinq jours de pause au cours du pèlerinage, la famille des Pierdan témoigne :

Depuis le 20 Avril 2008 la petite famille suit le périple de nos cinq randonneurs. Les enfants décorent de dessins d’ânes, de carottes, et de chien une grande carte de France qui permet de suivre les escales… et puis, enfin…
Papy et Mamy arrivent !!!
Pas question pour les enfants de rater cette si grande aventure…
Mercredi 14 Mai, toutes les activités sportives et culturelles sont annulées avec joie pour aller à leur rencontre et parcourir quelques kilomètres avec la petite troupe. Quel plaisir de pouvoir tenir Mirabelle et Nougatine ou de marcher en tête avec Simba ! Mais au bout de quelques kilomètres, des « Maman j’ai mal aux pieds ! » se font entendre.
Papy et Mamy choisissent de passer la nuit à la gare de Port Boulet, et les enfants ont pu participer à « l’installation du campement » et mieux se représenter ce que nous pouvions leur expliquer. Un peu perdu toutefois : « Mais Maman, elle est où la maison de Papy et Mamy maintenant ? ».
Jeudi 15 Mai au soir, c’est l’arrivée à la maison, à Chinon… et des enfants heureux de pouvoir aider à l’installation du campement des ânesses… aucun petit détail n’est oublié, les carottes pour les demoiselles sont distribuées à profusion !
Plus sérieusement, cette première escale « technique » est synonyme de lavage de linge (dix tournées pour Madame Whirpool !), amélioration de petits détails techniques, réapprovisionnement en matériel, contrôles médicaux et surtout repos !
Samedi 17 Mai, Frédéric Laparra, le Maréchal Ferrant est venu… que de découvertes pour les enfants et d’espiègleries pour les deux chipies d’ânesse qui en rajoutent peut-être un peu !! Près de 4 heures pour ferrer les marcheuses et un bon torticolis pour Papy ! Un grand Bravo à Frédéric Laparra, ancien randonneur équestre, pour sa patience exemplaire et sa ferme détermination à chausser à neuf l’équipage !!!
Cinq jours de joie et de bonheur pour toute la petite famille… au rythme des goûters des ânesses, de mille et une caresses et surtout de dessins pour raconter toutes les découvertes et « l’histoire de Papy et Mamy qui vont partir très loin ! ».

Nat & Gilles Josselin
Victoire, Paul, Léo et Oscar
Heureux d’avoir un peu participé à cette grande aventure !

mardi 13 mai 2008

Troisième semaine de marche

Bonjour à tous !

Nous voilà à trois semaines de notre départ, aujourd'hui les animaux se reposent. C'est donc à nous les Pierdan, de prendre la parole.
Les animaux vont bien, les papattes de Simba tiennent le coup. Côté sabots, j'espère aller jusqu'à Chinon avant de ferrer les antérieurs.
Mirabelle a une irritation du cuir avec une légère infection à l'emplacement du patin du bât. Nous faisons le nécessaire pour la soigner.

Aujourd'hui dimanche 11 mai, nous sommes dans une communauté religieuse à Baugé, chez les Filles du Cœur de Marie. Leur vocation première étant de s'occuper des "incurables". Fondée en pleine tourmente révolutionnaire, cette congrégation s'occupe aujourd'hui de personnes âgées et de personnes ayant un handicap. Nous sommes admirablement reçus.

Je pense que je vais souvent me répéter, mais nous sommes témoins que même dans notre monde dit égoïste, il y a des gens de toutes origines qui savent encore vous accueillir généreusement, cela nous le vivons au quotidien. Tout comme nous vivons l'hostilité de certains automobilistes que notre présence dérange. Heureusement, ils sont minoritaires car la plupart sont très sympa et ralentissent même ou s'arrêtent pour nous saluer. Pour nous c'est encourageant.

Pour la petite histoire, soudain entre Laigné et Molière (Mayenne) une voiture s'arrête et s'était une de nos filles et petite fille qui étaient là toutes joyeuses, et c'était imprévu.

Un peu plus loin, à Molière, nous arrivons à l'étape du soir, pas d'hébergement prévu. Une dame en voiture s'arrête : "vous dormez où ce soir ?". "On ne sait pas encore...". Et voilà qu'elle nous invite chez elle où nous passons une super soirée.

Vendredi soir nous avions fait 20 kilomètres. Les animaux et nous-mêmes étions fatigués. Un monsieur qui a un château nous ouvre ses portes.

Un autre soir c'est Marc, un ami qui vient d'Angers avec le repas pour dîner au bord de l'eau. Le lendemain, il nous hébergera chez lui. etc... etc...

Que de belles choses à raconter au retour. Aujourd'hui nous sommes à la verticale de la Flèche/Saumur.

Si tout va bien, nous serons à Chinon jeudi soir pour 3/4 jours de repos chez nos enfants, le temps de remettre tout en ligne. Nous nous sommes beaucoup améliorés pour le bâtage.

Merci à tous pour vos soutiens.
Amicalement, Les Pierdan.

dimanche 4 mai 2008

La semaine du 1er mai


C'est aujourd'hui Nougatine, dit "chochotte", qui vous parle.

Je suis l'ânesse brune de trois ans, c'est pas difficile de me reconnaître, je suis la plus belle.

Ce très cher Pierre dit que je suis très féline dans mon caractère. Cela dit, permettez-moi de vous narrer notre progression de la semaine passée. Dimanche dernier, la petite grosse, pardon Mirabelle, vous avait laissés à Liffré chez les Savin.

Lundi, nous sommes partis vers 10h00, journée sous la pluie, des personnes s'arrêtent de temps en temps pour en savoir plus sur notre caractère. Les Pierdan leur répondent avec amabilité et nous flattent beaucoup.
Au Haut de la Lande, notre étape du soir, nous sommes hébergés chez les Blot. Il y a là Denise, Marcel, André le fils et des amis Olivier et Jean-Claude. C'est l'anniversaire de Marcel et Denise, 86 ans qui sont nés le même jour, et ont également fait leur communion le même jour. Ils sont heureux de nous voir. Les amis du café d'en-face, que nous ne connaissions pas, nous ont offert le pain et même une bouteille de vin ! Les Pierdan sont très touchés de cet accueil, et nous les ânesses avons eu foin et orge. Merci les amis !

Mardi
, nous hébergeons le soir chez les Martin, éleveurs et cavaliers de concours hippique, là aussi, c'est la providence qui nous a trouvé cet hébergement. Café, petit déjeuner et croissants, là encore de l'amitié.
Cependant, le matin, nous ne sommes pas très en forme, il a plu et venté toute la nuit. Les Pierdan ronchonnent sur notre mauvais caractère.

Cette journée de mercredi se passera sous un temps nuageux et orageux. Pour tout le monde, il y a des jours où il y a de la tension. Le soir nous arrivons à Etrelles, nous somme hébergés chez Dominique, Emmanuel, et leurs enfants Marion, Victoire et Nathan, ils nous ont préparé une tarte superbe. Pour nous il y a un petit bout de champs, mais très riche en herbe. A l'abri du vent nous allons pouvoir nous reposer. C'est encore de l'amitié qui passe et qui au matin doit se séparer. Nous les nobles ânesses en sommes témoins.

Jeudi premier mai. Chez nous dans notre famille aristocratique d'ânesses, ce n'est pas un jour férié, mais ce jeudi c'est l'Ascension. Malgré tout nous avons travaillé, et en plus c'est la plus grosse étape, à savoir 17 km. Nous allons à Pertre dans la famille Coursier. Nous pâturons chez les moutons, tant qu'aux Pierdan, ils passeront une fois de plus la soirée avec leurs hôtes et feront la connaissance de la Famille Coursier à savoir Anne-Marie, Loïc, Caroline, Adélaïde, Emmanuel et Thomas. Il y a là aussi Alexandra et Giovanni, un couple d'italiens de Sardaigne. Photos, embrassades, nos hôtes ne savaient quoi faire pour nous faire plaisir mais c'est réussi.

Nous somme maintenant le vendredi 2 mai, notre route nous emmène vers Cossé le Vivien, 14 km. Le soir, nous avons un refus pour l'hébergement.
Nous arrivons chez Serge, un homme seul, un peu triste, mais heureux de nous voir. Là aussi nous avons un champs de moutons pour nous, et les Pierdan un garage. Merci à vous Serge, et nous vous souhaitons de retrouver la joie de vivre.

Samedi, beau temps, route calme. Aujourd'hui il nous faut un hébergement de 2 jours. Avec un bon pré, un abri pour la tente, des douches, laver les vêtements, une messe pour les Pierdan, de l'orge, bref, la providence nous envoie tout ça. Décidément il se passe des choses...

Très chers amis, permettez-moi de prendre congé de vous, mais décidément je ne comprends toujours pas pourquoi on m'appelle "chochotte"...

Bonus anecdotes :
1 -


2 -


La semaine du 5 au 11 mai, nous emmènera de Laigné, là où nous sommes, à Baugé, entre Angers et la Flêche.